Pembele : "Oui, c'est possible pour un jeune de réussir au PSG"

Au départ, Timothée Pembele n'avait pas été retenu pour la Coupe du monde U17. Mais Jean-Claude Giuntini, le sélectionneur, a dû revoir ses plans suite à la blessure de Jean-Claude Ntenda. Il a même titularisé le défenseur parisien dès le match d'ouverture dimanche face au Chili. Une actualité commentée par le jeune international dans un entretien pour 'Goal' avant le second match des Bleuets mercredi, contre la Corée du Sud.
Dans quel état d'esprit avez-vous abordé le Mondial U17 sachant que vous n'étiez pas convoqué au départ ?
Timothée Pembélé : Quand la liste est sortie, j'étais déçu. Il a fallu encaisser la nouvelle. Mais rapidement, je me suis dit qu'il fallait se tenir prêt, qu'il y aurait peut-être une possibilité que je revienne avec la blessure d'un joueur. Junior Ntenda s'est blessé, le coach m'a appelé et j'ai joué le premier match au poste de latéral gauche. C'est un poste que je connais puisque j'y ai déjà joué en club et en sélection. J'avais déjà les repères.
Saviez-vous depuis longtemps que vous alliez démarrer à ce poste ?
Je l'ai su assez vite. J'ai remplacé un latéral gauche et je savais que j'avais des chances de jouer à ce poste pendant la Coupe du monde.
Le sélectionneur Jean-Claude Giuntini dit que votre polyvalence est un atout pour l'équipe, êtes-vous du même avis ?
Oui, c'est un atout car je peux m'insérer là où il y a de la place. Après, franchement, que ce soit latéral droit, défenseur central ou latéral gauche, ce n'est pas un problème pour moi. En réalité, j'aime autant jouer latéral que dans l'axe.
Ces deux postes demandent pourtant une adaptation et des aptitudes différentes.
J'ai été formé en défense centrale où il faut surtout bien défendre et bien relancer, alors qu'en latéral je suis plus porté vers l'avant. Je peux apporter offensivement. Et j'aime beaucoup attaquer, donc latéral ça me plaît, même si j'aime bien défendre aussi.
Au PSG, vous évoluez régulièrement dans le couloir droit. Savez-vous s'ils souhaitent vous fixer à ce poste ?
Je pense que oui, le PSG me voit plus comme un latéral ces temps-ci. Mais ça ne me dérange pas, j'aime ce poste. Je peux accompagner les actions, ça me permet de faire marquer ou de marquer moi-même.
Que pouvez-vous améliorer pour continuer à gravir les échelons en club et en sélection ? Votre impact dans les duels ?
J'en parle souvent avec le sélectionneur. Il me dit que je ne suis pas assez dur sur le porteur et dans les duels. J'essaye de travailler ça à l'entraînement, mais je suis jeune et j'ai encore le temps de progresser sur cet aspect.
Certaines personnes au PSG disent qu'en une saison en U19 avec Thiago Motta, vous avez gagné trois années d'expérience. Comment avez-vous vécu son départ cet été ?
C'est vrai qu'on a beaucoup progressé avec ce coach, tant sur le plan tactique que technique. C'est un pur tacticien, qui nous a beaucoup fait avancer la saison dernière. On a tous été déçus de le voir partir. Mais c'est son choix. Maintenant, il entraîne l'équipe du Genoa, en Serie A. Tout va bien pour lui, et c'est tant mieux.
Comment se passent les premiers mois avec son successeur Stéphane Roche ?
Ça se passe super bien. Il a apporté sa philosophie au groupe. C'est un petit peu le même style que Thiago Motta, avec la touche française. Il parle beaucoup sur le terrain. Motta parlait moins, mais dans le vestiaire il nous conseillait beaucoup. Chacun a sa méthode.
Quels sont vos objectifs à venir ?
Au PSG, je veux monter avec les professionnels le plus rapidement possible. Et avec la sélection, je veux gagner la Coupe du monde. On fait partie des favoris, on peut la remporter. Mais il faudra monter en puissance et gagner déjà, notre deuxième match contre la Corée du Sud afin d'assurer la qualification.
Contrairement à vous, Aouchiche, Kalimuendo et Kouassi s'entraînent déjà avec le groupe professionnel à Paris. Comment vivez-vous cela sachant que vous êtes le premier des quatre à avoir signé pro ?
Je suis très content pour eux. Ce sont des amis et ça fait plaisir de les voir à la télé s'entraîner avec de grands joueurs. Ça donne envie de faire comme eux. Moi, je ne regrette pas d'avoir signé pro. Je me tiens prêt en attendant mon tour. Il me manque juste une chose, que le coach fasse appel à moi.
Comment avez-vous vécu la fuite des Titis lors du dernier mercato ?
Chacun sa route, chacun son histoire. Ils ont préféré partir et c'est leur choix. J'espère que ça va bien se passer pour eux. Mais nous, on est encore au Paris Saint-Germain. On va travailler pour essayer de gagner des titres, et pourquoi pas jouer tous en professionnel.
Le fait que l'équipe U19 soit la nouvelle "réserve" du groupe élite, qu'en pensez-vous ?
Pour nous, c'est bien. Aujourd'hui, il n'y a qu'une passerelle entre les U19 et l'équipe professionnelle. En cas de blessure, ils font appel à nous.
Pour vous, et malgré l'exode estival, il est donc encore possible pour un jeune du PSG de réussir dans son club formateur.
Oui, c'est possible de réussir pour un jeune au PSG, comme dans tous les clubs formateurs. Il faut juste travailler et avoir de la patience.
Propos recueillis par Benjamin Quarez.